Propriétés
Proposition 2 :
Soit u un automorphisme de E, c'est-à-dire u∈GL(E).
- Les valeurs propres de u sont toutes non nulles.
- λ∈K est valeur propre de u, et seulement si, λ1 est valeur propre de u−1.
- Si λ∈K est valeur propre de u, alors Eλ(u−1)=Eλ1(u).
Démonstration :
u est bijectif, d'où u est injectif, donc ker(u)={0E}, c'est-à-dire ker(u−0⋅idE)={0E}. donc 0 n'est pas une valeur propre de u. Ainsi, si λ est une valeur propre de u, alors λ=0. De plus, si λ est valeur propre de u, alors il existe (au moins) un vecteur non nul x∈E tel que u(x)=λx, d'où x=u−1(u(x))=u−1(λx)=λu−1(x), donc u−1(x)=λ1x (car λ=0).
Comme x=0E, cela prouve que x est un vecteur propre de u−1 associé à la valeur propre λ1.
Ainsi, on a prouvé que si λ est valeur propre de u, alors λ1 est valeur propre de u−1. Or u−1 est aussi un automorphisme de E, donc, de même, les valeurs propres de u−1 sont non nulles (on peut ainsi les écrire λ1 avec λ∈K∗) et on a immédiatement :
si λ1 est valeur propre de u−1, alors 1/λ1=λ est valeur propre de (u−1)−1=u. et Eλ1(u−1)⊂Eλ(u) car ((u−1)−1)=Eλ(u).
Conclusion : λ∈K est valeur propre de u si, et seulement si, λ1 est valeur propre de u−1 ; et si λ∈K est valeur propre de u, alors Eλ1(u−1)=Eλ(u).
Proposition 3 :
Si deux endomorphismes de E, u et v, commutent, alors les sous-espaces propres de u sont stables par v.
Démonstration :
Si u et v commutent, alors, pour tout λ∈K, u−λidE et v commutent aussi, donc ker(u−λidE)=Eλ(u) est stable par v.
Remarque :
Si F est un sous-espace vectoriel de E stable par u∈L(E) et si on note uF l'endomorphisme de F induit par u, alors les valeurs propres de uF sont les valeurs propres λ de u tel que Eλ(u)∩F={0E} et on a alors : Eλ(uF)=Eλ(u)∩F.
En effet, x est un vecteur propre de uF associé à la valeur propre λ si, et seulement si, x∈F, x=0F et u(x)=λx, c'est-à-dire x∈F∩Eλ(u) et x=0E.
Proposition 4 :
La somme d'une famille finie de sous-espaces propres d'un endomorphisme de E est directe.
Démonstration :
Raisonnons par récurrence sur le nombre p de sous-espaces propres.
-
Initialisation pour p=2 : supposons que u∈L(E) possède (au moins) 2 valeurs propres distinctes λ=μ, d'où 2 sous-espaces propres distincts : Eλ(u) et Eμ(u). Si x∈Eλ(u)∩Eμ(u) alors u(x)=λ⋅x et u(x)=μ⋅x, d'où (λ−μ)⋅x=0E d'où x=0E car λ−μ=0. Donc Eλ(u)∩Eμ(u)={0}, ce qui justifie que les 2 sous-espaces propres de u sont en somme directe.
-
Hérédité : Soit un entier p≥2. Supposons que la somme de p sous-espaces propres d'un endomorphisme est directe. Soit u∈L(E) possédant (au moins) p+1 valeurs propres distinctes λ1,...,λp+1.
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